L’hyperéosinophilie (HE) est définie par un nombre absolu d’éosinophiles supérieur à 1,5×10³/mm³ dans le sang périphérique dans 2 prélèvements séparés d’au moins 1 mois et/ou la confirmation d’infiltration tissulaire par éosinophiles. Le syndrome hyperéosinophilique est caractérisé par une HE associée à une atteinte ou une dysfonction d’organe. L’HE peut être causée par une réaction allergique, infectieuse, inflammatoire ou néoplasique.

Nous rapportons le cas d’un patient de 62 ans admis dans le service d’hémodialyse en mai 2020 dans le cadre d’une néphropathie chronique diabétique aggravée par une diverticulite. Les antécédents du patient sont un diabète de type 2 insulino-réquérant compliqué d’une maladie rénale chronique, de pied diabétique, une obésité, une hypertension et une hypercholestérolémie. Le patient présente une allergie à la pénicilline avec réaction IgE médiée. Lors de ses dialyses réalisées 3×/semaine apparaît une HE (Fig. 1). En mars 2021, le patient présente une diarrhée inexpliquée concomitante à l’HE (4×>aux normes). L’anamnèse systématique ne révèle pas de voyage récent, d’animaux, de nouveaux hobbys, de changement alimentaire ou médicamenteux. La prise de sang montrera des IgE a 1208KU/L (N : <114KU/L), le reste du bilan est négatif. Le bilan réalisé comprenant échographie cardiaque, recherche de parasites, scanner thoraco-abdominal, PET-CT et colonoscopie s’avèrera négatif.

Une réaction allergique étant suspectée vu les taux élevés d’éosinophiles et d’IgE, nous décidons de changer le filtre pour un rein de type NF21 (PMMA-Méditor) à la place d’un Elisio (Polysulfone).

Disparition complète et rapide des diarrhées et de l’HE.

En conclusion, l’HE devrait également être un élément biologique faisant suspecter une réaction allergique médiée par le filtre de dialyse.